ITW 🎤 3 questions à Yaëlle Miegebielle

Yaëlle Miegebielle

Yaëlle Miegebielle, bassiste de Troisième Face, nous présente Jazz & Machines, la nouvelle création du collectif, qui sera présentée les 17 et 18 octobre dans le cadre du festival Jazz sur son 31.

☆ Jazz & Machines ☆

Le 17 octobre 2025 à Toulouse

Le 18 octobre 2025 à Boulogne-sur-Gesse

Jazz sur son 31 programme la création Troisième Face Jazz et machines. Tu y es la bassiste. Peux-tu expliquer ce que représente ce projet Jazz et machines et quelle est ta place de bassiste ?
Associer ces deux mots jazz et machines signifie réunir deux univers : à partir de standards connus (John Coltrane, Thelonious Monk, Wayne Shorter), travailler l’électro dans toutes ses déclinaisons, techno, house, dub… En utilisant des procédés des musiques électroniques, nous avons recherché des sonorités, des textures sonores, des effets. Une résidence en juin, avant le concert à la Maison Malepère, nous a permis de découvrir comment associer les deux univers et nous avons donc monté un concert. Dans ce projet, toustes les artistes ont une importance similaire, on ne peut en retirer aucun·e. La basse et la batterie installent les codes de la musique électro avec des plages longues, qui tiennent, une base répétitive et les éléments des autres instruments se développent dessus.

Tu es une femme bassiste, ce qui est assez rare encore.
J’ai commencé la basse très jeune, au collège. Je n’avais pas encore remarqué la différence, j’ai réalisé plus tard, pendant mes études supérieures que les femmes bassistes étaient rares. Je ne trouvais pas d’exemple pour m’identifier et longtemps Esperanza Spalding a été ma seule référence. J’aime beaucoup le rôle de bassiste, celui d’accompagnatrice, être au service de la musique sans être sur le devant de la scène, construire une assise pour l’ensemble. J’aime beaucoup les sons graves aussi.

Jazz sur son 31 programme une création Troisième Face et le collectif en est ravi. Que représente pour toi l’opportunité de jouer dans ce festival ?
Je suis très contente, même honorée de jouer pour ce super festival qui réunit des artistes très connus nationalement et internationalement et des musicien·nes de proximité. Les concerts ont lieu partout dans la ville et le département, c’est une opportunité pour le public d’écouter des musiques de toutes sortes, des jazz qu’il peut apprécier. Et en particulier les créations éphémères. Nous avons eu une résidence en juin et nous en ferons une seconde juste avant le concert. Ceci est très important car Lucy, la violoniste, et Élie, le batteur, n’étaient pas dans la formation en juin. Nous allons travailler avec elle et lui pour le prochain concert. Et nous approfondirons nos recherches et nos morceaux, nous les développerons plus encore. En outre, rejouer une seconde fois une création est très agréable. À la fin du concert à la Maison Malepère, nous avions ressenti une petite frustration d’en rester là. Et une grande envie de remettre la création sur le devant de la scène.

Tu es entrée dans le collectif Troisième Face il y a peu de temps.
Oui, je le connaissais de nom et j’y ai beaucoup d’amis et d’amies. Je suis allée voir pas mal de concerts en live. J’ai beaucoup apprécié. Le collectif présente une super opportunité de mettre en relation des artistes sur des projets qu’ils ou elles n’auraient pas montés. Il permet de découvrir et de rencontrer d’autres musicien·nes et de jouer des musiques qui s’écartent de nos habitudes. La création Jazz et machines en est un exemple évident.

Propos recueillis par Marie-Françoise GOVIN