« Le collectif Troisième Face te donne carte blanche pour un concert au Taquin le 17 février 2024. Comment perçois-tu cette invitation ?

Je suis très honoré. Je vois, un peu de loin, ce que fait Troisième Face et je trouve ça génial. Les créations, les thématiques me parlent beaucoup. Et aussi d’être invité après les artistes prestigieux que sont Pierre de Bethmann ou Frederika ! En plus, c’est un vrai challenge. Je suis très excité à l’idée de créer de la musique pour un sextet inédit. Je vais composer et remanier des morceaux déjà existants avec une équipe super. Je connais bien Dorian Dutech (guitare), Nicolas Algans (trompette), Guillaume Prévost aussi. Je me réjouis de jouer avec Sylvain Rey (piano) et de découvrir le bassiste Pierre Cabirol. Tout m’enthousiasme et cette aventure est très stimulante.
Troisième Face m’attire par son côté underground, une nébuleuse avec énormément d’artistes mais pas de façade convenue.
Je le répète, je suis très honoré.

De quels instruments joues-tu ?

Je joue essentiellement du saxophone. Du ténor et de l’alto mais aussi du baryton et du sopranino. Je joue aussi de la flûte traversière.

Pas seulement. Je t’ai déjà vu en concert avec des petits bazars.

Oui, c’est vrai, je joue un peu de métallophone et de claviers, mais c’est anecdotique. J’aime bien improviser à partir de sons, ce peut être une chaise qui grince par exemple. Les petits bazars, comme tu dis, apportent une couleur musicale et je me sers des sons. Au-delà de la technique, j’aime l’idée d’une musique fragile, artisanale.

Comment as-tu appris à jouer ?

J’ai commencé le saxophone à 8 ans pour faire plaisir à mes parents mais ça ne me plaisait pas. Par la suite, devenu ado, j’ai joué avec des amis de la guitare et du piano et j’y ai pris plaisir. Alors je me suis dit que je pouvais retourner au saxophone. Je suis allé à la fac en musicologie et j’ai joué avec des artistes très différents des musiques très différentes. Je suis d’une génération très ouverte au métissage esthétique, aux mélanges. Que je retrouve clairement dans Troisième Face. Le jazz est notre culture de base mais nous dépassons les cadres.
Je suis très excité par cette carte blanche avec les musiciens de Troisième Face. Cette expérience t’oblige à te demander où tu es et où tu veux aller. Je suis enchanté de cette rencontre éphémère. »

Propos recueillis par Marie-Françoise Govin le 4 janvier 2024