Vous êtes quatre musiciens et une musicienne : deux clarinettes, deux cordes (guitare et basse) et une batterie. Quelles sont les couleurs de votre création ?

Nous avons rapidement décidé de jouer en grande partie nos propres compositions avec quelques reprises arrangées. Nous avons eu l’idée d’une musique créole —Antilles, Nouvelle-Orléans— et nous adorons improviser. Et nous insérer dans ce qu’on appelle aujourd’hui le jazz moderne. Couleurs créoles donc et aussi un ensemble mélodique avec des espaces épurés.

 Que représente pour vous un concert Troisième Face à L’Impro ?

L’Impro est un bar culturel qui programme du jazz moderne, qui prend des risques, dans lequel on découvre des créations. Un endroit où la curiosité n’est jamais déçue.

Une création Troisième Face se construit dans un temps restreint avec des artistes qui d’habitude ne jouent pas ensemble. Une sorte de défi. Nous avons organisé des mini résidences de journées entières, pour prendre le temps de nous connaître, de nous confronter musicalement les un·es aux autres sans stress. Dès maintenant, nous avons recensé les morceaux que nous souhaitons partager. Troisième Face est un espace pour nous, où nous nous connaissons un peu et qui, d’un seul coup, propose une proximité artistique très stimulante.

 Je reviens à la composition du groupe. Comment trouvez-vous chacun chacune votre place, avec vos instruments ?

Nous tenons à casser les rôles attribués traditionnellement à nos instruments et ceci à tout moment. Et les deux clarinettes induisent une musique qui, sans s’appuyer sur la puissance, donnent une tonalité feutrée. Nous allons jouer —cette création est réellement ludique— à inventer des interactions surprenantes, à nous donner réciproquement des répliques qui vont ouvrir des chemins, à troubler les codes. Ce jeu, fluide et complice, conduit à une sorte de voltige, légère et audacieuse.